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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 16:21

              « La nature possède-t-elle des droits qui exigent que nous la protégions contre nous-mêmes…ce respect de quelque chose de matériel, de non humain et de profondément immoral est curieux » Mais en quoi la nature aurait-elle des droits autant que de devoirs, en quoi serait-elle immorale - amorale oui mais immorale ? –, en quoi « cet ensemble de phénomènes physico-chimiques » obéirait-il à des lois ?  Morale et lois sont créations humaines, la nature n’a pas à être bonne ou mauvaise pour nous humains.

 

            Nos observations nous ont conduit, il n’y a pas si longtemps, à  mettre celles-ci  sous forme de lois, mais ces lois ne sont pas celles de la nature qui n’a rien de réductible à des formulations humaines, certes elles nous facilitent la vie, contentent souvent, pas toujours, nos questionnements, mais méfions-nous, comme la peste, des « tendances anthropomorphiques, voire divinatoires, là où il n’y a que de la matière », selon la vision très partielle que nous avons de ce qui nous entoure. Evitons aussi à réduire à de la matière tout ce qui n’est pas production de nos synapses et de nos neurones, qu’en savons nous ?

 

            « Nous appartenons à une époque individualiste, dit-on, où les individus pensent essentiellement à eux-mêmes, et à rien d’autre » et cela nous est présenté comme un vilain défaut collectif, pire une conduite indigne de notre condition humaine, nous qui pouvons tant et ne faisons pas grand-chose dans cette voie. Faudrait-il penser aux autres avant de penser à soi-même ?

 

             L’objectif à atteindre pour approcher la sainte perfection serait de ne pas penser à soi, mais aux autres, à tous les autres êtres humains, à leur épargner le malheur et à favoriser leur bonheur, le nôtre alors s’en suivant naturellement, sans même l’avoir recherché. Et, moins pour nous inciter à agir ainsi que pour nous culpabiliser à ne pas le faire, de nous citer quelques cas célèbres, comme celui de Mère Térésa ou de l’abbé Pierre par exemple.

 

            Et de s’extasier sur le fait des personnes apparemment ordinaires, comme vous et moi, en sont  arrivées à devenir des modèles pour l’humanité. Et ce, pourrait-on dire, dans toutes les disciplines.              Des modèles à imiter, à suivre les traces, et c’est très bien pour certains d’entre nous, cela les aide à progresser dans la même voie, à surmonter le découragement quand il ne manque pas de se produire - il le faisait, pourquoi pas moi ? – donc à se surpasser, à aller au bout d’eux-mêmes.

 

            Mais pour les autres, la masse des autres, des gens ordinaires qui ne prétendent pas briller en quoi que ce soit, à fixer trop haut la barre, n’en faisons-nous pas des admirateurs, des fans inconditionnels, qui loin de songer à se dépasser, dans la branche même où règne leur idole, se complairont  à n’être que serviles spectateurs, mais jamais acteurs ? Et dans le sentiment de médiocrité relative qui les envahit, à n’être plus que préoccupés que par leur petit confort individuel, et à ne jamais se préoccuper de leurs semblables…car n’existent pour eux que leurs idoles.

 

            Mais qu’est-ce donc que la nature ? Selon L   arousse, et dans l’ordre ; « l’ensemble des êtres et des choses qui constituent l’univers », « l’ensemble des forces qui semblent animer l’univers », « l’ensemble des lois qui paraissent  maintenir l’ordre des choses et des êtres », « l’ensemble du monde  physique en dehors de l’homme », « l’ensemble de ce qui, dans le monde physique, n’apparaît pas comme transformé par l’homme », e t c…Ce qui semble certain, c’est qu’il s’agit d’un ensemble mais  que de cet ensemble on peut extraire un peu ce que l’on veut.

 

            Qui est ce « on » si ce n’est ce qui décide d’extraire ? Et qui peut le décider si ce n’est un être qui a la conscience de le faire. Un être humain seulement ? Nous le croyons, mais de quel droit nous arrogeons nous donc pour affirmer qu’un animal « évolué » ne peut avoir sa propre idée sur la nature ? Admettons que ce ne soit pas le cas, depuis quand l’homme en a-t-il conscience ? L’hominidé, l’homo sapiens, l’homme moderne depuis quelques milliers d’années ? Et de nos jours, tous les humains ?

 

            A moins que nous n’ayons pris conscience que depuis peu que la nature n’était pas tout ce qui n’était pas nous et ce qui nous touche de près, le décor de notre existence, mais un  ensemble limité dans  lequel nous étions intégrés, et que donc, même en ne pensant qu’à soi, il fallait préserver. On est loin alors d’une sacralisation de la nature, comme on pouvait se l’imaginer en des temps où on la pensait illimitée, avec des activités humaines qui n’avaient aucun impact, un rien devant l’infini. Un infini que nous divinisions. 

 
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