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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 07:23

             Pas tout à fait d’accord sur la différence entre l’éducation qui ne peut être différée et la consommation qui peut être reportée. Pour une robe trouée ou une cigarette peut-être, parce que c’est du superflu, quoiqu’on puisse en penser, mais pas pour le nécessaire : à celui qui meurt de faim ou de soif, par exemple, une nourriture ou une boisson ne peut attendre, l’instruction, même en l’occurrence les conseils pour éviter que pareil état ne se renouvelle, cela viendra ensuite, en différé. A chacun ses priorités. Et c’est parce que nous sommes nantis côté satisfaction des besoins primaires que nous pouvons accorder toute notre attention à l’instruction, qui n’est que secondaire par rapport à la survie. Que donc, pour nous, l’importance de l’enseignement soit une banalité, une évidence, quelque chose à quoi on oublie de réfléchir, ce n’est pas le cas de ceux qui se trouvent dans une situation déplorable.

 

           A supposer le problème résolu dans l’avenir, et non à le négliger dans le présent, on en vient aux moyens de l’enseignement, et dès lors, on a le sentiment de retomber dans le piège de la consommation. : combien de ceci, combien de cela, combien  d’heures, combien de matières, combien de profs, combien de soutiens ?  Avec d’innombrables pré-supposés, évitons d’employer préjugés à consonance plutôt négative, pour plonger dans les détails. Pas pour ceux qui sont directement concernés évidemment, et ils sont si nombreux qu’on assiste à des discussions, ce qui est bien, mais innombrables et interminables, entraînant des débordements qui peuvent alors sembler en contradiction avec la noblesse de la mission, « quelque chose à quoi on oublie de réfléchir » au lieu de l’avoir constamment en point de mire. 

 

           L’instruction diffuse des connaissances et en quoi ces connaissances ne peuvent-elles pas être différées, ce sont, toutes proportions gradées, des produits de consommation. Aux élèves de Terminales qui choisissent (ou à qui on impose d’ailleurs, la liberté est parfois toute relative) philosophie, on fera consommer un programme de philosophie et aux Terminales scientifiques un programme de sciences. En quoi cela ne peut-il pas être différé ? Ce qui ne peut pas l’être au contraire, ce sont les idées, les pensées, que l’enseignement fait naître instantanément  dans la tête des étudiants et qui donné à un autre moment n’entraînera pas la naissance des mêmes idées, chacun ayant d’ailleurs les siennes. Peut-être qu’un cours de philosophie, comme de toute autre matière, déclenchera une idée des années plus tard, à la relecture ou simplement à s’en ressouvenir. .   . 

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commentaires

F
Vous n’avez pas bien saisi le fil conducteur de mon billet, et vous me le signalez bien gentiment...J’avoue qu’en me relisant maintenant, j’éprouve aussi quelque difficulté, n’ayant plus sous les<br /> yeux un texte que je lisais alors en le commentant, à chaud pourrait-on dire. D’où un premier paragraphe manquant de clarté, c’est le moins qu’on puisse en dire (robe trouée, cigarette ; e t c...)<br /> pour celui qui n’avait pas le texte de base ! J’apprécie donc doublement vos observations.<br /> Je ne connaissais pas la pyramide de Maslow, et ses cinq étages, avec le passage à un certain niveau une fois satisfait le niveau inférieur, mais Internet est venu à mon secours. C’est évidemment<br /> une représentation très suggestive de la progression du cerveau humain vers toujours plus de spiritualité (en ne donnant pas à ce terme une signification religieuse, très restrictive, comme on a<br /> trop souvent tendance à le faire) et de différenciation à l’intérieur de la même espèce, non pas d’êtres à l’origine différents qui cherchent ensuite à se ressembler pour se confondre, mais d’êtres<br /> fondamentalement semblables qui cherchent à toujours davantage se différencier, se personnaliser. Les premiers niveaux sont communs, qu’ils soient ou non atteints, les derniers ne sont interdits à<br /> personne, mais tout le monde n’éprouve pas le besoin de les atteindre, se satisfaisant des niveaux inférieurs.<br /> Cette pyramide est aussi l’occasion de constater la continuité de l’évolution des êtres vivants, de la particule élémentaire à l’humain. Cette, sa simplicité (à la voir pour la première fois, on a<br /> l’impression de l’avoir soi-même créée) ne permet pas tous les cas de figures, on peut par exemple manquer cruellement de nourriture sans pour autant ne se limiter qu’à sa recherche, tant l’homme<br /> est un animal complexe, mais elle rend bien compte notamment d’un certain classement des espèces vivantes. Pour ce que nous en savons, car à quoi pense un animal ?
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M
P.S.:mille excuses, mais il fallait lire à la deuxième ligne de mon commentaire:......confusion sémantique dans les termes de "instruction et consommation". A mes yeux, l'instruction est un "sous<br /> produit" de l'éducation. L'instruction est plus un produit immatériel, consommable que l'éducation, plus diffuse, indéfinissable.
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M
Bonjour;<br /> Désolé, mais j’avoue ne pas très bien saisir le fil conducteur de votre billet. Il me semble qu’il y a confusion sémantique dans les termes de « éducation et consommation » et qu’il faudrait<br /> nuancer entre la réponse aux besoins de survie (physiologique et psychologique) et, ensuite la satisfaction des besoins sociaux que l’on rencontre pratiquement dans toutes les situations humaines,<br /> fût – ce les plus déshéritées. Je pencherais plutôt vers une réponse graduelle, allant de la plus élémentaire a la plus sophistiquée, aux besoins humains, eux même évoluant des plus fondamentaux et<br /> basiques aux plus sociaux et honorifiques. Et la coexistence permanente des besoins physiologiques et psychologiques, tend, pour leur satisfaction au fur et à mesure qu’ils s’éloignent du basique<br /> et deviennent sociaux, vers des produits ou services qui répondent simultanément aux deux formes de besoin. En clair, l’homme primitif a besoin de se nourrir, de se couvrir, d’échanger avec ses<br /> proches pour survivre. L’ homme occidental actuel, satisfera ses besoins par des produits ou services qui répondront tout autant à ses besoins de base qu’à ses besoins sociaux. Manger le cochon que<br /> l’on a élevé dans sa cour derrière la masure satisfait le besoin d’ingurgiter de la nourriture, autant que le caviar ou la langouste que l’on déguste entre amis, mais ne remplit pas les mêmes<br /> besoins sociaux de l’image que l’on donne de soi. Pareil pour la voiture, la maison, les habits, les loisirs, la culture, etc, etc......<br /> Maslow, sociologue « étasunien », a , avec sa « pyramide », décrit bien l’évolution des besoins fondamentaux et leur évolution au fur et à mesure de leur satisfaction. Il n’est pas le seul à<br /> l’avoir fait, mais sa présentation est simple et parlante. La technique de l’analyse de la valeur, employée dans les services de conception il y a quelques décennies, montre bien, elle,<br /> l’association, dans un même produit, une automobile par exemple, la satisfaction des besoins d’une fonction pratique, d’utilité première – celle de transporter, à une vitesse, une distance, une<br /> quantité de personnes données et dans des conditions de sécurité minimales – et celle d’une fonction d’ « estime » : l’image que l’on souhaite donner à notre entourage et aux autres utilisateurs de<br /> la voie publique.<br /> Comme vous le soulignez fréquemment, il est souhaitable de distinguer l’enseignement de la philo de sa pratique. L’un peut être différé indéfiniment, l’autre non, car il s’agit là de l’essence même<br /> de la condition humaine. Répondre à la simple question : pourquoi ?, c’est déjà philosopher. Et si l’enfant, dès son plus jeune âge, ne pose pas cette question, ne serait – ce que par le regard,<br /> son développement et son intégration dans la communauté humaine va poser de sérieux problèmes.
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