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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 07:51

            Le comment et le pourquoi, une manière de se répartir les rôles : la science recherche le comment, la façon dont se déroulent les choses, et à les reproduire, à prévoir ainsi ce qui peut se passer, et se renouveler suivant le principe de causalité ; la religion s’interroge sur le pourquoi et ne se cherche pas à se justifier, il faut croire, c’est ainsi et pas autrement. La science est à la recherche des vérités matérielles, observables et démontrables, la vérité certes elle ne l’atteint jamais mais s’en rapproche toujours davantage. La religion est telle qu’elle est, quasiment immuable, indiscutable puisque révélée une fois pour toute.

 

            S’il ne s’agissait que de deux activités humaines quelconques indépendantes l’une de l’autre, elles pourraient coexister sans le moindre problème. On peut être fan de foot ou de rugby, peu importe, aucun des deux n’interfère sur l’autre. Mais entre science et religion, ce n’est plus la même chose, car les points de vue peuvent être contradictoires, alors qu’elles prétendent toutes deux détenir la vérité. Mais l’une fait appel à la raison et l’autre à la foi, quelque chose qui ne serait pas la raison, et c’est là que le bât blesse. Car l’être humain est un tout en lui-même, on peut discourir sur les deux hémisphères du cerveau dont l’un serait plutôt logique et l’autre non, ou tout autre considération, il n’empêche que l’homme est le siège  simultanément des deux approches. 

 

             On peut certes envisager un scientifique qui ne l’est que lorsqu’il est dans son laboratoire, ayant abandonné son habit de religieux au vestiaire en entrant, pour le reprendre à la sortie. L’idée paraît absurde, mais il en est pour la soutenir. Sans doute parce que travail et loisir peuvent facilement se différencier dans la vie courante. Vous avez beaucoup de travailleurs (on peut l’espérer) qui ne pensent qu’à leur boulot lorsqu’ils sont à l’usine ou au bureau, mais qui, une fois sortis, et on sort vite avec les trente-cinq heures, sont totalement absorbés par une autre vie, la vie personnelle ou sociale, notamment quand le travail n’est considéré que comme une nécessité de gagner sa vie, permettre la vraie vie, celle qui se déroule ailleurs qu’à l’usine ou au bureau.  

 

             On peut parfaitement envisager trois vies qui n’interfèrent pas, la vie professionnelle, la vie sociale,  familiale et la vie personnelle, ou qui, même en débordant quelque peu l’une sur l’autre, ne posent aucun problème particulier de coexistence, ne sont pas en contradiction. Elles coexistent, il n’y a pas de choix cruciaux à faire pour remplir les trois rôles. Mais est-ce toujours le cas entre science et religion ?     

 

            On pourrait supposer que la science s’impose une limite à ne jamais franchir, celle de l’extrapolation car c’est là que se niche le système religieux dont parle Freund. Or les scientifiques, de plus en plus, échafaudent des hypothèses – et cherchent à les vérifier- sans imposer de limite à la puissance de leur raisonnement.

 

            Et les avancées scientifiques se sont multipliées, notamment depuis un siècle, abordant des  domaines que les religions estimaient de leur ressort  et, ne mutant point puisque révélées une fois pour toutes, tentent soit d’imposer leur point de vue chaque fois que c’est possible, par la force car ce ne peut être par la raison qu’ils combattent lorsqu’elle leur résiste, soit quand la lutte est inégale, de dépendre leur pré carré comme étant réservé à leur investigation.   

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