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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 08:33

               Il y a soixante ans, avec des moyens restreints, l’élève à 95 % qui n’avait que son CEP, sortait du primaire en sachant lire, écrire, orthographier, faire un problème et une petite rédaction. C’était pourtant dans une école, dite difficile, puisque implantée dans la cité minière de la commune. Les classes ne comptaient pas moins de cinquante, cinquante-cinq élèves et même soixante. Il n’aurait pas fallu manquer de respect au maître. La semaine était de cinq jours pleins et les vacances moins fréquentes. A ce que je sache, l’enfant de maintenant est aussi éveillé, même plus, que l’enfant d’hier. Alors, il faudra qu’on m’explique.

 

            Quelques lignes, et c’est suffisant, pour résumer l’avis qu’ont aujourd’hui la plupart de nos compatriotes qui ont l’âge d’être grands-parents en comparant l’école primaire qu’ils ont fréquentée en leur jeunesse, la majorité sans aller au-delà,  et les résultats de l’école élémentaire et du collège aujourd’hui. Un abîme qui ne devrait échapper à personne entre le jeune de quatorze ans d’alors et celui d’aujourd‘hui, pourtant considéré comme plus éveillé, plus précoce et disposant de beaucoup plus d’outils pour s’instruire efficacement.  

 

            La langue est la même, plutôt simplifiée, plus directe, moins ampoulée, le stylo à bille en remplaçant le porte-plume a considérablement facilité l’écriture, notamment pour les gauchers toujours en peine avec les pleins et les déliés, l’orthographe est moins stricte, on en admet même parfois deux pour le même mot, la grammaire aussi, le subjonctif est tombé en désuétude, les règles de l’arithmétique n’ont pas changé, comprendre un problème ou rédiger quelques lignes sur un sujet donné est encore plus indispensable aujourd’hui qu’auparavant, avec le prodigieux développement des communications. Et, à seize ans au lieu de quatorze, deux ans de plus quand même, les « bases élémentaires » sont de plus en plus rarement acquises.

 

            Faudra-t-il patienter jusqu’au Bac + 5 pour tous, et l’âge qui avec, pour espérer donner aux jeunes ce qu’ils sont quand même en droit d’attendre de l’Education nationale pour, à leur tour, se considérer comme des adultes dotés de responsabilités et capables de les exercer ? Pour ne pas en arriver là, ne faudrait-il pas en revenir à « l’école d’hier », à des mesures et des méthodes qui ont fait leurs preuves pendant de nombreuses générations ? Passer outre à tous ces états d’âmes, parfois justifiés mais toujours dévastateurs, qui encombrent l’enseignement au point de lui faire oublier sa vocation première : celle de donner à tous les enfants de la République les bases nécessaires pour devenir des citoyens à part entière. 

 

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