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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 14:19

            Comme si l’adaptation aux conditions mouvantes du milieu signait autre chose que docilité, servilité et idées courtes… tout dépend de l’état d’esprit dans lequel se fait cette adaptation, et de quelle adaptation il est question. Si l’être humain ne s’était pas adapté aux conditions naturelles, il n’aurait pas conquis toute la terre, et l’espèce humaine se serait peut-être éteinte. Mais nous ne sommes pas là dans les conditions mouvantes du milieu.

 

            L’espace naturel, le climat, sauf catastrophe brutale, ne varie que très lentement, à un rythme qui n’est pas très perturbant pour l’espèce humaine, au cours de générations successives. Les variations climatiques sont relativement bien supportées. Ce n’est que lors des catastrophes que l’adaptation ne se fait guère, ou demande beaucoup du temps, et que l’espèce en subit les conséquences parfois désastreuses. Pensons aux épidémies, aux pandémies, choléra, peste, grippe, e t c…aujourd’hui au sida, au danger de la grippe aviaire…

 

            Est-ce docilité, servilité, idées courtes que de s’adapter, mais qu’est-ce que s’adapter ? N’est-ce pas le contraire,  constater le changement et réagir au mieux de sa personnalité au lieu de se laisser aller. Mais ici Rey nous parle de l’adaptation qui est devenue la valeur éducative de référence, comme si l’éducation donnée à nos enfants par l’école essentiellement devait en permanence tenir compte des évolutions permanentes de la société, et non s’en tenir à permettre à la personnalité des élèves de s’exprimer, les enfermer dans un système qui évolue au gré des mouvances sociales, économiques, politiques. 

 

            L’Education nationale lance de multiples réformettes, et ce pendant la vie scolaire et universitaire d’un même individu. Entre trois ans, et l’on tend à envisager la maternelle obligatoire dès trois ans, plus sans doute pour régler des problèmes chez ses parents que pour son bien propre, en fait de le scolariser dès qu’il est propre, comme l’on dit, entre trois ans donc e tau moins seize ans plutôt vingt et au-delà, de combien de réformes aura-t-il été la victime ? Et difficile de croire que pendant cette période ses enseignants se soient modifiés en profondeur.

 

           Ou l’élève s’y conforme parfaitement, c’est-à-dire qu’on peut penser qu’il est docile, servile, et qu’il a les idées courtes, les siennes, puisqu’il adopte indifféremment toutes celles qu’on lui impose, soumet, ou il se forge une personnalité à accepter celles qui lui conviennent et se rebelle contre celles qui ne lui conviennent pas, s’adapte donc à sa manière, sans docilité ni servilité.   

 

           Bien dit, le vide n’est pas le néant, c’est l’élément dans lequel naissent et flottent nos représentations, nos images, nos pensées. Si c’était le néant, on ne pourrait le meubler par l’éducation, où rien n’est, rien ne naît. C’est un certain vide, un certain vide parce que chacun élève, chaque individu a son propre vide, ce dont une éducation globalisée ne tient pas compte hélas, un vide, un espace à remplir, où peuvent naître, où l’on prend la mesure, la conscience de la naissance, car est-ce une naissance ou un constat d’existence, une prise en compte de représentations, d’images, de pensées.

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