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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 08:59

            Physicien au CEA, enseignant à l’Ecole centrale, docteur en philosophie des sciences, Etienne Klein est l’un de spécialistes de la question du temps en physique, comment résister au plaisir de lire son dernier livre, « Les tactiques de Chronos », au titre si évocateur lorsque l’in s’intéresse au temps. Mais autant les premières pages laissaient présager l’exposé des dernières connaissances en ce domaine, la lecture des quelque deux cents pages nous laisse sur notre faim.

 

            Rien de bien nouveau donc en ce domaine, dans un sens c’est réconfortant, puisque cela nous confirme que nous ne sommes pas dépassés par de nouvelles théories révolutionnaires. Nous pensions y puiser de multiples informations, ce ne fut pas le cas, peut-être ce livre s’adressait-il, comme beaucoup d’autres aux néophytes dans un but de vulgarisation, quel scientifique aujourd’hui n’y va pas de son petit bouquin à l’usage du grand public ? Ce qui ne nous empêche pas peut-être d’y glaner ça et là des paragraphes intéressants. 

 

            Le mythe est une forme symbolique qui propose une explication du monde, plus précisément une explication du sens du monde En narrant la genèse, il vise à donner une vérité. La science, elle, ne se préoccupe pas, a priori, de la question du sens. 

 

            La science ne se préoccupe pas, a priori, de la question du sens, ce serait aux mythes de proposer une explication au sens du monde, à condition de présupposer que le monde ait un sens. Il semble pourtant que ce sont souvent ceux qui ont vocation d’être des scientifiques qui proposent un sens au monde, sans doute parce que dans le cadre de leurs activités scientifiques ils en sont privés et que cela leur manque. Car que serait un scientifique qui se refuserait à chercher un sens aux études auxquelles il se livre ? Un chercheur qui n’aurait aucun idée de ce qu’il recherche, serait-ce un  chercheur ?

 

            Certes, on pourrait envisager des scientifiques qui seraient, en quelque sorte, des exécutants au service des créateurs de mythes, utilisant les découvertes scientifiques pour construire des ensembles cohérents donnant un certain sens au monde La cohérence une fois atteinte, l’action scientifique deviendrait alors inutile pour le mythe ainsi défini. Non seulement inutile, mais dangereuse. Car le mythe n’a pas pour vocation d’être provisoire, alors que les résultats scientifiques le sont.toujours.  .    . 

 

            Ils le sont parce que la moindre contradiction remet tout en cause. On cherche à l’intégrer, tant bien que mal, mais si on n’y arrive pas, il faut se résoudre et trouver autre chose. Pour le mythe, par contre, il conserve sa propre cohérence, au mépris des découvertes scientifiques. Il ne devient pas absurde aux yeux de ceux qui lui sont et lui restent fidèles, les croyants. Ces deux attitudes semblent contradictoires lorsqu’on les rencontre chez le même individu. Qu’importe ! On en est arrivé à considérer que les deux domaines, celui de la science et celui de la croyance, de la foi, peuvent parfaitement coexister. Un modus vivendi étrange en vérité !

 

            Il est un sentiment qui circule dans le mouvement de la science, que sans atteindre jamais vraiment aucune vérité universelle, on y tende, d’une façon asymptotique, en s’y rapprochant davantage à chaque nouvelle découverte, que le progrès est continu en quelque sorte, qu’une théorie nouvelle, lorsqu’elle détrône une plus ancienne, l’intègre comme un cas particulier, comme la théorie d’Einstein englobe celle ce Newton. Ce qui permet aux scientifiques de se croire toujours sur le bon chemin, celui de la réalité. On peut quand même en douter dans certains cas. Les révolutions scientifiques existent. Pour les mythes, c’est différent, Ayant donné un certain sens à l’univers, ils n’ont plus à y revenir.

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