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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 15:53

            Etre utile, se rendre utile ou exercer une activité inutile, peut-on prendre pour critère l’utilité ? A quel niveau ? A jouer, ne nous rendons-nous pas utile en utilisant des jeux que d’autres ont inventés ou fabriqués, le tourisme aujourd’hui est devenu la première activité mondiale, mais n’est-ce point les touristes, pour se distraire, qui permettent le développement de cette industrie ? On peut jouer en ne consommant rien, mais notre détente n’est-elle pas productrice de bonheur ou de joie et est-ce inutile de diffuser le bonheur et le joie autour de nous ?

 

            Et même pour celui qui joue seul, en égoïste, sans rien  consommer, s’il ne le faisait pas sans doute en ennuierait-il d’autres, il peut donc paraître qu’il se distraie. Toute activité, quelle qu’elle soit peut être utile, nuisible ou indifférente suivant le point de vue que l’on adopte. Le caractère d’utilité est toujours relatif. Nous le ramenons toujours aux êtres humains que nous sommes, ce n’est qu’aune apparence, une activité semblant utile à un certain moment et en un certain lieu  peut se révéler nuisible ailleurs. On peut par exemple penser à se protéger en exposant davantage son voisin. A s’amuser en embarrassant notre environnement.

 

            Raisonnons au niveau individuel. On assimile souvent un travail à ce que l’on doit,  que l’on est obligé de faire (sans définir la plupart du temps le caractère impératif de cette obligation), c’est-à-dire que si nous avions le choix, nous occuperions notre énergie et notre temps à autre chose. Peut-on résumer en opposant le jeu (plutôt inutile) ou la création (un jeu plutôt utile) qui répond à ce que l’on désire faire, au travail qui répond au désir qu’à autrui (ou la nécessité) de nous voir faire, alors que nous préférerions faire autre chose ? Un peu simpliste ; en effet il y a des jeux, pourtant choisis, qui rapidement nous lassent, ou des travaux auxquels nous rechignons au départ et pour lesquels nous prenons ensuite plaisir ou tout au moins que nous exécutons ensuite sans le moindre déplaisir. 

 

            Mais définissons ce qu’est le travail : « effort, application pour faire une chose ; occupation rétribuée ; ouvrage qui est à faire ou que l’on fait actuellement » et le jeu. « Jouer, c’est s’amuser, se livrer à des divertissements intéressés ». Tout semble donc se polariser sur le sentiment que nous avons de l’activité que nous exerçons et non sur l’activité en elle-même. N’opposons pas travail et jeu mais plutôt activité imposée, qui devient corvée au sens actuel du terme, obligation pénible (mentalement plus que physiquement) et fastidieuse, et activité facilement acceptée ou délibérément recherchée.

 

            Cette distinction apparaît dés l’enfance. Une activité donnée est à réaliser, présentée ou perçue comme un travail imposé, elle devient une corvée, à laquelle on tente d’échapper et que de toute manière on exécute mal et à regret, présentée ou perçue comme un jeu, ou librement consentie, elle est s’exécute bien et facilement. L’effort est moins physique que mental, le même effort physique peut-être corvée ou plaisir.

 

            Derrière le travail, on sous-entend le plus souvent rétribution généralement financière, « toute peine mérite salaire », mais le bénévolat ne se différencie pas du travail rétribué dans ses résultats, le désintéressement financier n’entraîne pas une dévaluation du travail fourni, bien au contraire le plus souvent. Et on peut faire toute une carrière professionnelle sans (presque) jamais avoir considéré son travail comme une corvée.     

 

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