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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 06:21

     

            Quelle est la somme des angles d’un  triangle ? Réponse unique et sans ambiguïté : 180 ° ? Réponse à la fois vraie et fausse Vraie en géométrie d’Euclide, fausse avec celles de Riemann (supérieure) et de Lobatchevski (inférieure), deux chances sur trois de se tromper ! Et encore, celle d’Euclide n’est valable que dans un seul cas, très particulier, unique, le plan, alors que les deux autres couvrent tous les autres cas, innombrables.

            La mathématique s’établit sur ce qu’on peut parfaitement appeler des préjugés, qui jamais ne sont signalés, ce qui permet de ne pas en douter. Quand une nouvelle théorie scientifique  met les précédentes en défaut, qui donc deviennent fausses dans leur généralité, on dit alors qu’elles ne sont qu’un cas particulier de la nouvelle théorie. plus générale. Sommes-nous si éloignés des problèmes qualifiés de philosophiques ?

            N’est ce pas le même cerveau humain, qui raisonne, peut-être pas les mêmes neurones, quelle importance ! Disons que les préjugés ne sont pas les mêmes, les scientifiques prétendent s’imposer par leur universalité, les philosophiques inciter à une réflexion plus libérée. Quant aux Terminales qui commencent les cours de philosophie, parviendront-ils à philosopher en toute liberté, on peut leur souhaiter. 

            Si on ne peut dissocier la philosophie de celle qu’on fait, la seule façon de la comprendre, c’est d’en faire, combien de terminales sortiront de cette année en ayant compris quelque chose à la philosophie ? Ils avaient pour la plupart choisi de s’orienter ainsi parce que les autres voies leur semblaient plus rébarbatives, ils la quitteront ayant acquis de nouvelles connaissances, mais philosopheront-ils pour autant ? Comme d’autres qui suivent la voie des sciences exactes (si l’on peut encore s’autoriser à les dénommer ainsi), leur but sera d’obtenir la moyenne, et peut-on leur jeter la pierre ?

            Sauf certains évidemment, quelque peu philosophes avant de venir, qui y trouveront les connaissances qui leur manquaient, mais ceux-là ne récolteront peut-être pas les meilleures notes. Il est permis de se demander si pour philosopher, il n’est pas utile de suivre d’abord une formation scientifique, car il est plus aisé ensuite d’aller de la science à la philosophie que de la philosophie à la science. En distinguant, suivant l’actuelle habitude, ces deux activités de l’esprit, ce qui fut loin d’être toujours le cas. On peut citer beaucoup de cas de savants philosophant, peu ou pas de philosophes se lançant dans les sciences « exactes ». .

 

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commentaires

F
Merci à vous de ne pas tuer la possibilité d’un doute, c’est bien là une position scientifique que sont loin de toujours avoir les philosophes, lesquels se construisent tout un système qui leur<br /> semble cohérent, même si cette cohérence n’apparaît pas à ceux qui tentent de les suivre dans leur démonstration, certains philosophes, pas tous évidemment, mais peut-être que ceux-là ont alors un<br /> certain sens scientifique. Je vois, par votre relevé, que vous avez bien vu ce que j’entendais par formation scientifique libératrice.
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M
.....Et notamment à ceux qui, ayant eu une formation scientifique, peuvent alors la considérer comme libératrice, sans risquer de s’inféoder à un courant de pensée donné. Ce qui est un risque pour<br /> certains étudiants philosophes...<br /> À 100% d'accord avec ceci (non, plutôt à 99,99% pour ne pas "tuer" la possibilité d'un doute)<br /> Bon dimanche
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F
J’ai peut-être été un peu sévère à l’égard des étudiants philosophes de terminale, laissant sous-entendre qu’il leur manquerait toujours quelque chose, les condamnant à n’avoir avec la matière que<br /> de lointains contacts, égarés qu’ils étaient dans leur cours de philo, à passer leur temps à étudier les philosophes du passé, à ne pas vivre finalement avec leur temps. Mais pouvais-je songer à<br /> les condamner en n’ayant jamais été un des leurs, établissant ma position sur les contacts que j’avais pu avoir avec certains seulement d’entre eux ?<br /> <br /> Et surtout, je raisonnais comme si c’était l’enseignement suivi qui contraignait l’intéressé à en n’être qu’un exemplaire que l’on ne pouvait différencier de tous ceux qui suivent la même<br /> formation. C’était quand même abusif. Une personne humaine est autre chose, et bien plus, que le produit de sa formation ! Et il peut y avoir autant de différences entre deux élèves de philo<br /> qu’entre deux élèves de terminale scientifique.<br /> <br /> C’est pourquoi j’apprécie ce commentaire sur le « savoir faire », le « savoir » et le « faire » Et aussi l’exemple particulièrement évocateur de la métallurgie, qui me permet de toujours considérer<br /> qu’une formation scientifique (au sens le plus large) est préférable à la philosophique, non pour mépriser en quoi que soit la philosophie, mais au contraire à estimer qu’elle mérite mieux qu’une<br /> période scolaire ou universitaire, pouvant alors être mal comprise, et éventuellement abandonnée ensuite, alors qu’en s’introduisant peu à peu dans l’esprit humain, elle lui apporte tant de<br /> satisfactions ! Et notamment à ceux qui, ayant eu une formation scientifique, peuvent alors la considérer comme libératrice, sans risquer de s’inféoder à un courant de pensée donné. Ce qui est un<br /> risque pour certains étudiants philosophes...
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M
« Quant aux Terminales qui commencent les cours de philosophie, parviendront-ils à philosopher en toute liberté, on peut leur souhaiter. »<br /> Apprendre l’histoire de la métallurgie – et dieu sait si elle est riche et longue – est ce apprendre à forger ? Notre système mental me parait plus favoriser le « savoir » que le « savoir faire »<br /> et pourtant, l’objet ultime du « savoir », c’est le « faire »<br /> « Il est permis de se demander si pour philosopher, il n’est pas utile de suivre d’abord une formation scientifique, car il est plus aisé ensuite d’aller de la science à la philosophie que de la<br /> philosophie à la science »<br /> L’une est d’essence analytique, l’autre beaucoup plus d’essence synthétique (je parle de la philosophie, pas de son histoire). La démarche logique veut, et favorise naturellement d’aller du<br /> particulier au général. Ce qui renforce votre questionnement.
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