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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 06:29

                        A se plaindre, on n’est peut-être pas écouté, mais au moins on permet à ses interlocuteurs d’en faire autant et à chacun d’y aller des  petits ou grands malheurs qui lui arrivent ou dont il peut avoir simplement connaissance, bien que, comme on le dit de moins en moins souvent, les plus grandes misères soient cachées. Il est de bon temps, à notre époque, de ne relayer que ce qui ne marche pas, ce qui a pour conséquence d’amplifier le mauvais et de scléroser  le bon, il ne faut donc pas longtemps pour que le bonheur apparaisse, non seulement saugrenu, déplacé, mais, pire encore, comme une offense à l’égard d’autrui.

 

            « Etre pris en flagrant délit de bonheur », ou simplement dans une apparence radieuse, même seulement souriante, est ressenti dans la morosité ambiante comme un outrage inacceptable à l’égard de l’humanité souffrante, comme si la joie de vivre ne pouvait pas être communicative, comme si faire partie des défavorisés leur ôtait le droit à se sentir heureux, même de temps à autre.

 

            Comme si le bonheur ne devait se distribuer qu’en fonction des revenus et qu’il ne fallait donc pas en faire état pour ne pas exciter les convoitises. Etrange époque ! A quand le retour à la possibilité d’exprimer librement sa joie de vivre, qui soulagera d’autant la peine de ceux qui souffrent au lieu de les enfoncer dans leur triste destin par des mines de circonstances déconfites et souvent hypocrites ?

 

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