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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 09:40

            A force de toujours vouloir réglementer, on en arrive à ne jamais être satisfait. Réglementer, c’est se donner le temps d’examiner une certaine situation « qui ne peut plus durer », d’étudier des possibilités de solutions convenables, donc de se concerter avec les intéressés, afin de trouver ce qui constituera une amélioration de la situation antérieure, d’opérer sur un terrain d’essai restreint pour valider les nouvelles dispositions envisagées, de généraliser ensuite.

 

            En étant toujours disposé à un retour éventuel en cas de problèmes qui peuvent se superposer aux existants plutôt que de les éradiquer, et alors inscrire dans la loi les nouvelles dispositions qui deviennent légales, l’essentiel dans un Etat de droit. Et au plus ces dispositions plongent dans la précision, dans le concret de la vie quotidienne, plus il faudra envisager d’exceptions à la rège commune. Tout cela demande du temps, beaucoup de temps.     

 

            Et entre temps, la situation a changé ! Qui donc aurait pensé à réglementer spécifiquement les rollers avant que des piétons ne s’en chaussent pour en faire un mode de locomotion ? Il n’existait pas de réglementation (on peut le supposer sans en être certain car si nul n’est sensé ignorer la loi, personne ne prétend la connaître dans le détail) sur le port des chaussures classiques dans les espaces publics, faudrait-il maintenant considérer celles-ci comme un cas particulier de « chaussures à roulettes », lesquelles seraient sous le coup d’une réglementation, l’absence de roulettes constituant l’exception permettant d’y échapper ?   

 

            Un individu monté sur roulettes est-il plus piéton ou plus véhicule ? Angoissante question. Piéton, il l’est quand il porte ses rollers en bandoulière, mais deviendrait-il véhicule en se chaussant ? Ce serait raisonnable de le penser puisque depuis les temps anciens, la présence de roues, et les  rollers n’en manquent pas, caractérisent les véhicules de tous types.

 

            Encore que le véhicule se définit non par ses roues mais comme un moyen de transport par terre, avec ou sans roues (comme les traîneaux par exemple qui glissent mais ne roulent pas) par opposition aux transports maritimes ou aériens (encore que les avions soient équipés de roues mais ne les utilisent pas pour le transport, le déplacement d’un point à un autre, proprement dit)

 

            Moyen de transport par terre ? Pourquoi, puisque non motorisé - pas encore mais qui sait demain ?- ne pas les assimiler aux bicyclettes ? Mais alors leur interdire les trottoirs réservés aux piétons et les obliger à utiliser les chaussées en l’absence de pistes cyclables, pas très répandues dans notre pays malgré les efforts de certaines municipalités ? Voyez où cela nous mènerait. A la disparition des rollers faute de piétons encore suffisamment valides pour les chausser. On peut supposer que ce ne soit pas le but recherché.    

 

          Motorisés sur les chaussées, non motorisés sur les trottoirs (c’est un cas courant aujourd’hui pour les piétons sans roulettes de devoir partager les trottoirs avec les cyclistes, pourquoi pas avec les piétons à roulettes ?). Mais si les deux-roues alors sont dans l’illégalité, faudrait-il que les rollers le soient aussi ?  La conclusion qui s’impose pour l’instant, c’est que le piéton à roulettes est un être non répertorié qui donc a tous les droits, puisqu’on ne lui  a pas défini de devoirs.

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