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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 08:48

             « Ils sont tous devenus fous ! », une phrase qu’on peut s’attendre à trouver dans les aventures d’Astérix et qui, c’est bien triste, sort de la bouche d’une passante assistant, bien malgré elle, à son corps défendant pour être dans l’ambiance, à des manifestations de folie dans les rues d’une ville comme Lille en ce qui aurait dû être un après-midi tranquille de promenade de début de printemps, lequel venait tout juste de prendre le relais d’un hiver qui n’en finissait plus. 

 

            Que des casseurs profitent de toutes les occasions, et se mêler à une foule qui manifeste en est une excellente pour ce type d’individus, pour « jouer » au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, « casser du CRS » comme ils disent, et s’en prendre à tout ce qu‘ils trouvent sous la main, poubelles à incendier, véhicules à dégrader, vitrines à briser, s’attaquer donc aux biens de personnes qui n’ont que le tort de se trouver sur leur chemin, on ne peut l’admettre évidemment et espérer que la justice s’exercera à leurs dépens, tout en sachant que la plupart passeront entre les mailles du filet, mais ce qui est beaucoup plus grave, c’est que des jeunes, ou des moins jeunes d’ailleurs, qui, comme vous et moi et la plupart d’entre nous, n’ont jamais commis le moindre délit, se laissent entraîner à en commettre,  non en légitime défense, par inattention ou imprudence, mais dans un état second, comme si (aurait-on pu dire encore au Moyen Age) un malin démon avait pris possession de leur esprit.

 

            La violence appelle la violence, mais chacun des protagonistes a coutume de ne pas s’en attribuer la paternité mais au contraire d’en accabler son adversaire. Cette transmission de responsabilités n’attend pas le nombre des années, quel enfant ne rejette pas sur autre que lui l’acte qu’il sait déjà répréhensible à son niveau, comme celui de casser un vase ou de répandre un verre sur la table, sans atteindre pour autant un âge que les adultes qualifient de raisonnable. Il en arrive même, le filou, à s’attribuer de bonnes actions au détriment parfois de celui qui en est l’auteur. C’est grâce à lui que…Heureusement qu’il était là ! Une façon de faire tellement pratique à ses yeux qu’il ne s’en passera plus par la suite. Et qu’il soutiendra même  alors que la raison s’y refuse.  

 

            Ce qui aboutit  à l’escalade, chacun se présentant en victime, donc considérant l’autre comme agresseur. Une école fonctionne normalement. Quelques élèves, le motif invoqué importe peu pour le processus, font grève des cours, condamnent matériellement l’entrée de l’établissement pour forcer les autres à en faire autant, c’est de la violence dont sont victimes les bons élèves. Parents d’élèves ou police forcent ces barrages pour libérer l’entrée, ce sont les « barricadeurs » qui se déclarent victimes. Et tous de se plaindre du climat de violence, se plaindre car ils se prétendent tous victimes de la violence des autres, et, en conséquence se défendent en franchissant un échelon supplémentaire dans l’escalade. Jusqu’à ce que surgisse une autorité, ou le fameux bon sens qui devrait être autant partagé entre les observateurs restés neutres qu’entre les protagonistes pour dire « Maintenant, ça suffit, vous dépassez les bornes raisonnables, on arrête ! »

 

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