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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 15:27

            Décision, démission, deux mots de trois syllabes qui se terminent par ion, qui est une finale appréciée dans notre langue à en lire dans le Larousse, Rimes orales et écrites, le nombre de noms qui en sont pourvus – mille trois cents au moins – de quoi donc, à l’occasion, dans le feu de l’action, prendre l’un pour l’autre.

 

            Evidemment, entre une décision, « résultat final, dénouement d’une lutte, d’un débat, d’une délibération » et une démission, « action de se démettre d’une fonction, faillite, incapacité de remplir sa mission », il existe une marge comparable à celle qui distingue le blanc du noir, et tout spécialement dans le contexte où l’un des mots a été employé pour l’autre.

 

            Lapsus révélateur…pourquoi avoir prononcé démission au lieu d’un autre lot en ion, ils sont légion, même en trois syllabes, ceux même commençant par dé, sans doute parce que ces deux-là  pouvait se concevoir de pair dans la réponse en question. On ne fait que rarement un lapsus en remplaçant un mot par un autre entre lesquels il n’y aurait aucun rapport.  Lapsus révélateur perçu par celui qui écoute et replace les deux mots dans le même débat, mais est-il révélateur pour celui qui l’émet ?

 

            Sans doute que oui, notamment dans un cas comme celui-ci où l’auteur se reprend immédiatement, et continue, en bon diplomate et sans tenir compte des réactions, son discours comme si de rien n’était. Mais l’est-ce lorsque, tout surpris par l’étonnement des auditeurs, l’auteur du lapsus ne s’est lui-même rendu compte de rien, croyait avoir employé le bon mot et est bien incapable, sans information des mêmes auditeurs, de se rendre compte de l’erreur ?

 

            C’est alors courant de prendre un nom pour un autre, généralement pas parce qu’ils se ressemblent phonétiquement, mais qu’ils ont ailleurs leur point commun. Comme de confondre deux villes ou deux noms de personnes par exemple. Ou de les inverser lorsque les deux sont cités.  

 

            On peut aussi constater par soi-même (et quel meilleur juge que soi-même alors?) qu’on risque davantage le lapsus en cas de fatigue, lorsque l’esprit n’est plus dans la meilleure forme. Aussi la plupart des orateurs prennent, avant un discours, un temps de détente salvateur.

 

            Sachant que personne n’est à l’abri d’un lapsus, à moins de se taire toujours, on se gausse généralement de celui qui le commet, comme pour  conjurer le mauvais sort qui, un jour peut-être…Mais après le lapsus d’un autre, il ne faut pas s’y appesantir, afin de pas en être soit même la victime. Celui qui baille fait bailler, celui qui moque trop d’un lapsus augmente les risques d’en commettre lui-même et d’en ressentir plus cruellement les effets.. auteur

 

            Il n’empêche que celui-ci était particulièrement mal venu à cet endroit de la réponse. Souhaitons à son auteur de ne pas s’y arrêter, de l’oublier comme on oublie tant de choses désagréables. Ne conseille-t-on pas à celui qui a failli se noyer de ne pas craindre l’eau, qui a échoué dans un essai d’en faire d’autres dans la foulée, comme on l’observe au cirque, sous les applaudissements du public.

 

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