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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 09:15

            Une chance quand même que l’on ne puisse changer d’identité au gré de sa fantaisie ou de ses fantasmes. L’identité, « l’ensemble des circonstances qui font qu’une personne est bien telle personne déterminée », c’est d’abord être ce que l’on est avant de l’être aux yeux d’autrui. Le nom de famille, c’est certes une vieille survivance de la préhistoire, le nom de sa tribu, même si elle n’avait pas de nom d’ailleurs, pourquoi vouloir se distinguer quand on n’a aucune motivation à le faire ? Qu’importait aux membres de la même tribu de se doter d’un nom alors qu’il n’existait qu’eux et les autres, les autres, les étrangers, qu’ils ignoraient ou dont ils ignoraient l’existence ? Mais la population augmentant, l’espace vital se rétrécissant, les conflits naissaient, ne serait-ce que parce qu’alors la cueillette et la chasse faisaient des nomades et qu’à se déplacer on augmentait les risques (ou les chances, c’est selon)  de se rencontrer. Les risques, lorsque vivant en autarcie dans une petite société, on n’avait pas besoin d’aller voir ailleurs - pour vivre heureux vivons caché -, les chances, lorsque les besoins fondamentaux ne pouvant être satisfaits, il fallait s’inspirer de la façon de vivre des autres pour s’en sortir, cumuler les connaissances au lieu d’imposer les siennes qui, à elles seules, manquaient d’efficacité. 

 

            On peut retrouver aujourd’hui, à l’intérieur de groupes réduits, l’inutilité de se différencier par des noms de famille, différents d’un membre à l’autre donc séparateurs, en s’identifiant uniquement par le prénom, ou même, si celui-ci est d’usage courant, par un quelconque surnom, un sobriquet plus porteur de sens, et de reconnaissance, qu’un prénom choisi à la naissance par les parents. On se souvient des films de cow-boys et d’indiens où ceux-ci se différenciaient par des appellations personnalisés, comme les Chinois d’ailleurs, dans les traductions qu’on nous en rapporte. On en sourit en Occident, accoutumés que nous sommes à porter des prénoms de saints, résultant de notre culture judéo-chrétienne, mais la mode commence à venir de sélectionner des prénoms échappant à cette classification, par mimétisme peut-être. Pour ce qui est des noms de famille, dont beaucoup ne sont, et peut-être tous à l’origine, que des qualificatifs justifiables (comme Dupont, Dumoulin …), on y tient d’autant plus qu’on leur retrouve des racines historiques, l’on connaît le succès de l’édification des arbres généalogiques. Et l’on peut comprendre que beaucoup de nés sons X, comme l’on dit ici, recherchent non seulement leurs propres parents mais aussi, par là même, leur appartenance à une famille déterminée.

 

            Porter un nom, un ou plusieurs prénoms, identifie une personne donnée, à l’exception d’homonymes qui poussent la similitude jusqu’à justifier de la même date de naissance, mais c’est rare. On pourrait croire que, en règle générale, chacun se satisfait de son nom et de son prénom, qu’il est ce qu’il est, quelles que soient les circonstances qu’il rencontre durant son existence. Et pourtant en se mariant, la demoiselle change, ou changeait systématiquement,  de nom, ce qui évidemment, aux yeux des féministes, passait pour une criante inégalité entre les sexes. Mais c’est (c’était systématiquement)  sans doute une mesure qui, dans l’ensemble, permettait la pérennité de l’appartenance à une famille donnée, à un rattache (nous étions systématiquement) dan une société patriarcale, non matriarcale. On peut en discuter, mais ce qui est certain c’est que le mélange des deux  ne faciliterait  pas l’identification dans une société en forte croissance de population, même s’il y a stagnation ou recul dans les pays développés. Pourquoi pas à chacun un numéro ? Ne prend-on pas d’ailleurs le chemin ?              

 

             Quand aux artistes, qui prétendent à d’autres rôles que celui de perpétuer une lignée, de sortir de l’anonymat, il en est peu qui conservent l’identité de leurs ascendants…et de leurs descendants, pour n’être qu’étoiles plus ou moins filantes, mais c’est toujours mieux que de se faire appeler Manchester United !

             

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