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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 08:59

            On a transformé la vie sociale en un spectacle. Être spectateur du plus grand nombre de spectacles possible semble être devenu un but dans l’existence pour la majorité d’entre nous. Ne jamais se trouver en face-à-face avec soi, faire de la solitude le pire des maux, au point parfois de déranger ceux qui pourtant la recherche en vain, tuer le temps en passant d’un spectacle à l’autre, ne plus penser par soi-même sur des sujets personnels, mais seulement réagir à ceux de notre environnement, se précipiter sur tout ce qui bouge, qu’on nous présente de nouveau, d’inédit, d’exceptionnel, de spectaculaire.

 

            Donc, au détriment de tant d’autres aspects de la société humaine, être en osmose avec les autres, ceux dont nous entretiennent les médias, pas pour autant avec ceux qui nous sont proches. Comme les moutons de Panurge, suivre la mode, le goût du jour, s’extasier, se lamenter, critiquer, aimer, haïr, quand il le faut, aux yeux du monde, quels que soient ses propres sentiments que l’on relègue au second plan quand ce n’est pas aux oubliettes. Surtout ne pas se suffire à soi-même, un être quelconque. A partager l’avis commun, on se sent exister dans la communauté.  

 

            Mais certains veulent aller plus loin que de se conformer au commun, pour être reconnu en tant que différents de la masse, ils cherchent à se singulariser, à devenir les « héros » pour cette foule indifférenciée, prête à applaudir n’importe quoi pourvu que cela la sorte de son  triste ordinaire. Et pour ces champions de l’insolite, on se retrouve bien loin des trois sphères de reconnaissance d’Axel Honneth : celle de l’amour, qui donne confiance en soi, celle du droit, qui prodigue le respect, et la sphère du travail qui procure l’estime de soi. Trois sphères aujourd’hui très fragilisées

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