Adieu donc les liens sociaux construits par la proximité géographique. La plus grande disponibilité de chacun vis-à-vis de ses obligations professionnelles, sauf exceptions et il en reste, n’a pas amené l’approfondissement des relations de voisinage immédiat, mais au contraire la liberté de voyager, le plus loin possible, pour couper les ponts avec les occupations habituelles, au point que certains ne font guère que des aller-retour avec des embouteillages conséquents dans les deux sens, pour quelques heures de présence sur le lieu désiré. Pas de quoi rentrer bien détendu et être en forme le lundi au travail, mais cela n’est plus préoccupant, on travaille parce qu’il le faut bien, alors…
Est-ce à dire que le Françaix moyen est plus heureux que ses voisins ? On peut en douter, à entendre la plupart des conversations à bâtons rompus, et l’attitude qu’ont la plupart dans la rue, comme s’ils traînaient des chaussures de plomb, malgré la généralisation des baskets, et à tous les âges, même le plus jeune. L’allure sportive, on n’en fait plus montre que dans de rares moments, pas dans le maintien quotidien.
Courts séjours, échappées furtives, week-ends à rallonge, et pourtant moins d’expression de satisfaction que dans ces documentaires qu’on nous repasse maintenant sur les premiers congés payés de 1936, il y a donc soixante-quinze ans. L’excès nuit en tout, mais un retour en arrière semble bien improbable !