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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 08:14

            Au lieu des contre-indications affichées en gros caractères sur les paquets de cigarettes qui                    ne font guère hésiter les fumeurs à en tirer une, une à la fois mais le paquet y passe rapidement, de faire des paquets de 19 au lieu de 20 pour tenter de diminuer la consommation de 5  %, on passe à des images horribles de malades du tabac, l’image impressionnant davantage que le texte.

 

            Tolérer, somme toute, la vente de produits interdits au nom de la santé publique. Compenser la baisse de consommation par des marges supplémentaires accordées aux débitants, leur faire vendre autre chose, comme des préservatifs aux lycéens et aux collégiens, lesquels utilisateurs sont montrés en exemple comme étant de bons citoyens, soucieux de leur santé et donc, sans doute, de l’équilibre de la Sécurité Sociale.   

 

            Evidemment, dans une dictature, on n’opérerait pas ainsi. Parions qu’en Corée du Nord, on ne va pas étudier à la loupe la diminution progressive de la consommation du tabac au cours des prochaines années en se félicitant que les incitations portent leurs fruits lentement mais sûrement. Plus de possibilité d’entrée à l’université pour un fumeur, c’est évidemment une manière de le réduire à n’être qu’un piètre consommateur.

 

            Surtout s’il n’aime pas la musique, tant militaire que civile. En France évidemment, dans un pays aussi démocratique, la musique est partout, à condition d’appeler musique tout ce qu’on nous fait écouter, et qui n’a plus grand-chose de classique. Alors quel est le pourcentage de ceux qui connaissent la musique ? De même pour l’informatique, dont les connaissances sont très variables d’un individu à l’autre, d’un simple consommateur qui ingurgite tout ce qui se présente indistinctement, à celui qui, le considérant comme un outil, en tire ce qui lui convient. Un outil formidable, à notre service, et  non l’inverse. 

 

            Ce n’est pas une raison suffisante pour préférer un régime dictatorial à notre démocratie plus tolérante, évidemment. Nous sommes dans le moins mauvais des régimes, comme le disait Winston Churchill, mais le sentiment de jouir de la liberté est très relatif. Que n’entend-on des personnes d’horizons divers se plaindre, non des difficultés de l’existence dont une bonne part ne dépend pas du régime sous lequel on vit, mais se plaindre des atteintes à la liberté qu’on trouve dans un pays aussi démocratique que le nôtre.    

 

            Peut-être l’est-il trop, car à laisser trop de libertés, on tombe dans le laxisme, qu’un dictionnaire Larousse d’il y a trente ans seulement définissait comme « disposition à abaisser la barrière élevée par la morale chrétienne entre le permis et le défendu » et qu’un Petit Robert plus récent définit prudemment comme « tendance excessive à la conciliation et à la tolérance (s’oppose à purisme) »

 

            A noter l’évolution des définitions. On est passé de la morale chrétienne, à la barrière rigide qu’elle élevait entre le permis et le défendu, avec la notion de péché de véniel à mortel, morale d’essence divine qui avait le dessus sur toute notion de morale ou d’éthique civile, à la notion de tolérance et de conciliation entre êtres humains qui, sans la moindre règle, laisse la porte ouverte à tous les dérèglements, puisque plus rien ou presque n’est réglementé...et ce qui l’est est combattu au nom de la liberté !

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