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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 08:00

            Dans l’Antiquité, on préférait le tirage au sort des citoyens plutôt que les élections. Comme on tire aujourd’hui au sort les jurys de cour d’assises parmi les électeurs, les considérant comme égaux entre eux pour cette mission délicate, comme il se doit dans une démocratie. Mais tirer au sort tous les responsables politiques n’est une solution valable que dans la mesure où les citoyens ne sont pas trop nombreux, ce qui rend l’idée d’une certaine rotation acceptable. Et ce tirage au sort suppose aussi que pour exercer des fonctions publiques, les qualités humaines du citoyen prime la simple compétence. Ce qui était sans doute moins discutable alors qu’aujourd’hui.

 

            Imaginez, en France, en 2012, porter à la présidence de la République un homme, ou une femme, tiré au sort…parmi les candidats au poste, il y aurait encore plus de candidats qu’aujourd’hui, et comment rattacherait-on une telle façon d’opérer à un idéal démocratique. Car cela passe de nos jours par l’expression du suffrage universel, chaque voix en valant une autre. Suffrage universel qui d’ailleurs n’est pas universel puisqu’il élimine un certain nombre de compatriotes, notamment les mineurs d’âge, mais les femmes aussi en France il y a soixante ans. 

 

            Faudrait-il faire voter les étrangers, qui contribuent à la vie du pays ? Si c’est à l’enrichissement, la chose peut se discuter, mais alors à éliminer ceux qui sont à sa charge serait discriminatoire, et les accepter serait mettre en danger les Français eux-mêmes pour peu que l’afflux serait important.

 

            On en voit les exemples lorsque certaines municipalités en comportant beaucoup les font voter. Et pourquoi alors ne pas admettre comme électeurs que ceux qui payent l’impôt par exemple, comme cela se faisait jadis ? Mais est-ce le portefeuille qui détermine si vous êtes ce que l’on eut appeler un bon Français ?

 

            Démocratie et élection devenant indissolubles avec le suffrage universel, on a associé régime libéral et démocratie, mais la réalité est autre. L’opinion publique n’est plus que celle de la majorité des citoyens, la minorité n’a pas de pouvoir, mais ce sont les lobbies, pourtant très minoritaires, qui imposent leurs points de vue aux gouvernants.

 

            Le suffrage universel n’établit d’ailleurs pas une égalité de fait entre les citoyens, car les élections ne se remportent pas à la proportionnelle, les voix des électeurs ne se valent pas, des millions de votants ne sont pas représentées. Pour qualifier la suffrage d’universel, il faudrait être à la proportionnelle, car ce qui importe n’est pas de pouvoir glisser un bulletin dans l’urne, mais que celui-ci, quel qu’il soit, soit  pris en compte. Ce qui est loin d’être cas, entre la théorie du suffrage universel à sa pratique, beaucoup de considérations particulières viennent s’intercaler. 

 

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