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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 06:47

             Le cinéma et la télé transforment les casseurs en héros, et si ce n’était que dans les films sur grand ou petit écran, pourrait encore se défendre le fait que ce n’est que du virtuel et que chacun se devrait de le distinguer du réel. Mais la violence s’étale avec complaisance dans ce qui devrait être des informations réelles objectives, donc relatant une réalité plus ou moins complexe, avec diverses variantes, au lieu de s’appesantir précisément sur les événements violents Pour « passer à la télé », ce qui est peut-être un rêve pour pas mal des gens, mieux vaut faire un mauvais coup que de se conduire en honnête citoyen, sauf dans ce cas à se plaindre de mauvais agissements d’autrui, ce qui revient à mettre, encore et toujours, l’accent sur la violence.

 

            Quant à cette nouvelle manie de filmer avec son portable des scènes de violence dont on est soi-même l’auteur, elle semble bien témoigner d’une banalisation dangereuse autant que d’une fierté à se conduire en héros de pacotille pour épater des copains qui n’iraient pas eux-mêmes aussi lion, et du passage de l’acte anonyme secret à l’étalement de ses propres turpitudes. A se demander à quoi pourront servir les portables de futures générations, qui remplaceront avantageusement toute une équipe de tournage, et permettront une retransmission en temps réel. De quoi épater la galerie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, épater la galerie pour ceux qui ne voient que ce moyen pour se donner la certitude d’exister, de se donner une certaine consistance.        

 

            Un  autre exemple, présent, de se sentir exister. Un petit moustachu fait partie de l’équipe d’entretien d’un groupe d’immeubles avec rue intérieure privée où, faute de suffisamment d’emplacements disponibles, certains automobilistes ne se garent pas toujours correctement et parfois stationnent à des endroits qui peuvent gêner les autres. Notre homme leur appose un autocollant d’interdiction de stationner, c’est son rôle sans doute d’opérer ainsi, mais au lieu de le faire en maugréant contre le sans-gène de l’automobiliste, il le fait avec un sourire en coin en songeant sans aucun doute à la difficulté d’enlever ensuite cette affichette, à la colle puissante. Il prend plaisir à ce travail parce que la conséquence en sera le mal de l’autre au décollage. Il existe !    

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