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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 07:01

            Il est des jours où  l’inspiration manque, où on se retrouve devant la page ou l’écran blanc, sans savoir sur quoi écrire. Dans ces moments-là, on sait que faire, ce n’est pas comme dessiner, avec un crayon entre les doigts, la feuille blanche peut toujours être attaquée, quitte à la froisser et à la jeter au panier quelques minutes après, mais écrire, écrire à soi en fait, pas écrire une lettre à quelqu’un, car là on dispose déjà d’une piste, encore qu’a voir le rédigé de la plupart des cartes postales, ce n’est pas l’imagination débordante qui préside, quelques mots à aligner, mais c’est trop. 

 

            Une lettre c’est déjà différent, on ne peut pas, sur une feuille, n’aligner que quelques mots, où les mettrait-on ? Pourquoi plutôt à droite qu’à gauche, en haut qu’en bas ? Non, pour une lettre, il en faut un minimum, alors pour ceux qui sont avares de mots écrits, c’est le téléphone qui a remplacé la lettre, puis la carte. On ne s’écrit plus, on se téléphone.

 

            De plus, les communications téléphoniques ne laissent pas de traces - sauf cas d’écoute, mais c’est quand même exceptionnel, heureusement pour ceux qui devraient écouter tout ce qui peut se dire -, et sans traces, ma foi, on peut dire n’importe quoi, pas question de raturer, de chiffonner le fil pour faite disparaître le message, c’est à la va-comme-je-te-pousse, vous en connaissez beaucoup qui font un brouillon de tout ce qu’ils vont dire à leurs correspondants ?

 

            Un brouillon justement, plus d’une lettre en exige, pour peu qu’elle soit importante ou qu’on la considère comme telle. Des brouillons qu’on commence bien, clairement, de manière à pouvoir les recopier ensuite, sans la moindre faute, et qu’on continue négligemment lorsque, emporté par le sujet, les pensées se bousculent au bout de la plume, de la bille ou de la mine. L’ordinateur a bien changé les choses.

 

            Alors que jadis une feuille dactylographiée en exigeait une parfaitement manuscrite, deux personnes donc pour la sortir, chacun aujourd’hui fait tout lui-même, et cette révolution s’est faîte en quelques années sans soulever beaucoup de vagues. Avant l’informatique individuelle, quel ingénieur ou technicien se serait abaissé à taper du courrier ? Maintenant, tout le monde s’est mis à taper sur un clavier, les dactylos ont disparu et les secrétaires font tout autre chose que du travail de frappe répétitif. .

 

            Répétitif, un travail l’est souvent  quand c’est un travail de commande, reste à celui qui l’exécute que la partie la moins intéressante, tandis qu’à tout faire soi-même, de A à Z, l’ensemble des tâches chaque fois diffère. Rien à voir avec la caissière du supermarché qui, bien qu’elle détermine un montant différent pour chaque client qui passe devant sa caisse, ne trouve de diversité que dans les conversations qu’elle a avec sa voisine, et le trottinement de l’horloge qui la rapproche de la sortie lentement de la fin de son service.

 

               Devant l’écran de l’ordinateur donc, lorsqu’on se trouve en pleine liberté d’afficher ce qui nous plaît, sans la moindre contrainte extérieure, on pourrait croire la frappe facile. Mais la liberté a un revers, elle ne vous facilite pas les choses. Un  travail de commande, même pas toujours bien accepté, vous met sur les rails, sans lui vous risquez parfois de vous perdre en pleine nature…et renoncer à aller plus avant.

 

            Aussi est-il nécessaire de s’imposer quelques règles de conduite, de se mettre soi-même en liberté surveillée en quelque sorte, ne serait-ce que toujours terminer une page commencée, en faire deux dans la journée, e t c …Pas d’épuiser un sujet car comment pourrait-il s’épuiser s’il paraît intéressant ?   

 

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commentaires

F
<br /> Loin d’être contrarié par votre dernier commentaire, je ne puis que vous en remercier. Entre « plus vite que la lumière » et « l’ennui est le temps mis à nu », voilà deux titres entre lesquels il<br /> ne devrait y avoir de confusion, et pourtant...J’avais hésité entre les deux, obsédé par mes considérations sur le temps sans doute, ce qui explique que j’ai finalement malencontreusement publié<br /> les deux versions...qui n’en faisaient qu’une, évidemment. Je me suis empressé de rectifier mon erreur, sans toutefois la regretter, puisque cela m’a donné l’occasion de voir que mon blog pouvait<br /> être bien suivi. Toujours est-il qu’à vous relire, je m’aperçois que je n’ai pas répondu comme il le fallait à votre premier commentaire, entraîné que j’étais sur une fausse piste...<br /> <br /> Evidemment, lire la même chose à quelques jours seulement d’intervalle, cela peut donner l’impression de déjà lu, sans pour autant se poser des question sur le caractère spatio-temporel des<br /> déplacements, ainsi que sur la théorie de la Relativité, et les horizons jusque là très peu explorés qu’elle ouvre à la pensée humaine. Six cents commentaires publiés avant d’arriver à un doublon,<br /> je ne dirais pas que c’est une performance, mais à comparer avec ce qui se dit et s’écrit à travers le monde, et surtout se répète en boucle aujourd’hui jusqu’à lasser le plus patient des êtres,<br /> votre réaction m’incite à penser que j’en suis excusé, tout en veillant à l’avenir de faire encore plus attention.<br /> <br /> Nous nous sommes retrouvés parce que nous nous cherchions, avec pour moi, la certitude de le retrouver, et un jour, « par hasard »... » Mais qu’est-ce donc que le hasard que vous mettez prudemment<br /> entre guillemets ? « Cause fictive des événements considérés comme soumis à la seule loi des probabilités » comme le mentionne mon vieux Larousse ou « ce qui échappe à l’homme et qu’il ne peut ni<br /> prévoir ni expliquer rationnellement » selon un Hachette récent ?<br /> <br /> A admettre cette dernière définition, retrouver quelqu’un en ayant la certitude parvenir à ses fins, n’a plus rien d’hasardeux. « Avec, pour moi, le certitude de le retrouver ». Le « pour moi » me<br /> semble ici quelque peu exclusif. Peut-être que cette certitude devait quand même de temps à autre, avec le temps qui passe, vous faire douter, alors que le chat, lui ayant décidé de vous retrouver,<br /> en était certain quoiqu’il arrive ?<br /> <br /> Je crois qu’il faut dépasser cette idée, hérité sans doute d’un lointain passé, où l’être humain, trop fragile physiquement pour tenir la comparaison avec beaucoup de représentants des espèces<br /> animales, s’est créé cette idée étrange et irrationnelle qu’il était le seul à pouvoir penser, et qu’il dominait le monde par cette faculté qu’il était seul à posséder.<br /> <br /> Voila plus d’un siècle que nous savons que nous ne sommes qu’une et branche parmi d’autres dans l’évolution des espèces, mais qu’est-ce qu’un siècle, ou deux, dans l’évolution de la pensée humaine<br /> ? Plus de cent ans qu’Einstein et consorts nous ont ouvert des voies nouvelles de réflexions philosophiques, et qu’en avons-nous fait dans ce domaine, alors qu’elles ont bouleversé notre vie<br /> matérielle ?<br /> <br /> <br />
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B
<br /> bonsoir Mr B.<br /> j'espère ne pas vous avoir contrarié, c'est juste pour vous signaler que, sur votre blog, l'article "plus vite que la lumière" est identique à l'article "l'ennui ou le temps mis à nu"<br /> Pour le retour de mon chat, ce n'est pas tout à fait exact.<br /> Nous nous sommes retrouvés parce que nous nous cherchions,avec pour moi, la certitude de le retrouver.Et un jour,"par hasard"j'ai été guidé et lui aussi, certainement à un endroit,à un certain<br /> moment...quelle joie!peux pas vous expliquer..<br /> <br /> <br />
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