Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 10:00

            Un ordinateur vous manque et tout est dépeuplé, pour en juger plus ou moins objectivement, rien de tel qu’une bonne panne, car peut-on mesurer ce qu’est l’absence de ce qui est toujours présent ? L’imaginer certes, mais l’imagination est trompeuse, elle minimise ou maximalise tout sujet sur lequel elle s’interroge. S’interroge-t-elle d’ailleurs ? Ne se contente-t-elle pas de négliger ou de dramatiser, de sélectionner un aspect de la chose, dans le bon comme dans le mauvais, et de le pousser plus loin qu’il serait raisonnable de le faire dans la vie réelle ? Comme dans nos rêves, où l’on ne parvient pas à se dépétrer de situations embarrassantes alors que le réveil suffit à tout évacuer. Ou d’états bienheureux qui semblent échapper à la marche du temps et s’évanouissent brusquement dans l’instant.

 

            Une bonne panne, d’une certaine durée, un mois par exemple, comme dans d’autres circonstances une séparation ou une privation inhabituelle, permet de mesurer le « dépeuplement » occasionné et qui, pour la même gène si tant est qu’on lui l’évaluer, varie énormément d’une personne à l’autre et d’une période à une autre. A condition que cela reste l’exception, car à alterner pannes et bon fonctionnement plus ou moins régulièrement s’établit un rapport particulier entre l’homme et la machine, le premier considérant comme aléatoire le fonctionnement de la seconde.        

 

            Sans la moindre absence, en période qu’on peut qualifier d’habituelle, de courante, l’imagination peut n’être pas pour autant en repos, il en est à qui pratiquement il n’arrive jamais rien de réellement marquant (quel sens donner à réellement ?), mais qui vivent au gré de leur imagination, noircissant des tableaux plus que satisfaisants d’amplifications démesurées de défectuosités de détail ou agrémentant une situation globalement détestable de touches encourageantes, selon qu’ils sont pessimistes ou optimistes de nature, les unes et les autres se prétendant d’ailleurs simplement réalistes.    

 

            « Nous aurons le destin que nous aurons mérité », disait en son temps et dans sa grande sagesse d’un homme d’expérience Albert Einstein. Sans doute exprimait-il alors le destin de l’humanité toute entière, mais n’est-ce pas aussi une réflexion qui s’adresse à l’individu quel qu’il soit dès l’instant qu’il est un être conscient ? Conscient, car comme ne pas l’être et s’intéresser au futur. N’est-ce pas précisément la définition de la conscience que d’être capable de distinguer ce qui est de ce qui n’est plus certes mais surtout de ce qui sera…peut-être ?  

 

            Les définitions ne manquent pas dans le dictionnaire (Larousse en l’occurrence) pour tenter de définir la conscience : sentiment naturel de notre être, de ses facultés et de ses actes ; sentiment intime d’un fait extérieur ; sentiment du bien et du mal ; sentiment intérieur qui pousse chacun  à porter un jugement de valeur sur ses actes… Comment posséder ce sentiment, cette conscience sans avoir…celles des trois temps, passé, présent, futur ?

 

            N’allons pas imaginer que cette connaissance nous est arrivée brutalement, pour notre espèce en mangeant une pomme au jardin d’Eden par exemple, il suffit de suivre un jeune enfant pour se convaincre de la progressivité d’acquisition, comme si à chaque nouvel être le chemin était à refaire, plus rapidement il est vrai, c’est-à-dire qu’il n’y a pas la connaissance de l’écoulement du temps en trois périodes distinctes et ensuite la conscience telle qu’on l’imagine, mais que cela va de pair, en corrélation et non en relation de cause à effet.

Partager cet article
Repost0

commentaires