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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 12:28

            Un monde devenu trop vaste, l’homme privé de ses repères traditionnels va se replier sur lui-même…et ne plus dépendre que de soi pour accéder au bonheur…C’était une question que l’on pouvait se poser : pourquoi la grande période philosophique de la Grèce antique n’a pas survécu à la disparition d’Aristote ? Et pourquoi plus de quinze siècles d’ « obscurantisme » ont-ils succédé à une aussi grande richesse d’expression de l’esprit humain ?

 

            Alexandre le Grand  en serait la cause. Comme quoi il ne faut pas séparer l’histoire de la philosophie de l’Histoire, de celle qu’on a coutume de gratifier d’une majuscule. Avant Alexandre, la Grèce est constituée de cités, sans rapport avec les métropoles d’aujourd’hui, de cités à taille humaine, où, d’un certain milieu, on peut tous se connaître, se réunir et disserter.

 

            Il y a des maîtres et des disciples, certes, mais si les disciples bénéficient de la philosophie des maîtres, ceux-ci s’enrichissent des interrogations de leurs élèves. Nous ne sommes pas dans des amphis où des centaines d’étudiants glanent ce qu’ils peuvent des cours pour tenter de réussir leurs examens de fin d’année en ingurgitant les dires et les écrits des philosophes passés, relatés par leurs professeurs, mais dans de vrais débats d’idées.

 

            Arrive Alexandre et ses conquêtes, à sa mort le monde n’a plus les mêmes dimensions, la Grèce n’est plus le centre de son monde. Bientôt ce sera Rome qui n’a plus les mêmes ambitions philosophiques, loin s’en faut, et il faudra attendre la Renaissance pour que s’annonce un monde nouveau. Avec des hommes à la conquête de nouveaux repères dans un monde qui encore changé de dimensions avec les grandes découvertes.

 

            Au vingtième siècle, la Terre n’abritait plus de terres vierges dont on ne connaissait ni les contours ni le contenu. Mais chacun restaient encore dans les limites de son pays avant les deux guerres mondiales qui ravagèrent le globe mais eurent aussi pour effet de nous mondialiser, et une fois la période de décolonisation achevée et les moyens de communication considérablement accélérés, la conquête spatiale engagée, de créer une conscience collective d’appartenance à une seule et même humanité.

 

            Une perception qui éblouit les astronautes quand ils aperçoivent de là-haut notre planète bleue, mais dont chacun croit en mesurer aujourd’hui les avantages, mais aussi les inconvénients, ramenés à sa propre personne. Avec, non seulement un retour en arrière impossible, mais encore une fuite en avant, encore mal définie mais certaine. Dans un monde qui somnole, il est plus aisé de se choisir des repères que dans un monde en effervescence, dont on peut présager de la fin, au-delà, en toute évidence, de la durée d’une existence humaine.

 

            Ce n’est donc pas, ramené à notre personne, notre entourage, notre environnement présent, une simple parenthèse comme tant d’autres faits sur cette terre, qu’on peut laisser passer sans réagir, mais bien la nécessité de vivre, des générations durant, dans la mobilité, d’avoir des repères, cela est indispensable à notre nature, mais non permanents, s’adaptant à l’évolution accélérée du monde.

 

 

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commentaires

B
<br /> Un grand merci pour votre réponse,encore une fois si juste!<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Bonjour à vous. Vous auriez pu plus mal tomber en ce qui concerne le choix d’un livre, il y en a tant que beaucoup déçoivent. Je ne l’ai pas (encore ?) lu, mais a priori, à connaître tant soit peu<br /> Luc Ferry et à en apprécier à la fois la lecture et l’homme - notamment dans l’émission qu’il animait le samedi midi sur LCI, sur un sujet casse-cou parce que touchant à la politique -, ce petit<br /> livre ne devrait pas manquer de vous intéresser.<br /> <br /> Mais il me semble que ce n’est pas la question que vous semblez poser par : « une idée sur la question mais pas une opinion perso, alors il faut que je m’interroge ». Qu’est-ce donc qu’une opinion<br /> personnelle ? Pour en avoir une, faudrait-il se retirer dans une tour d’ivoire, sans la moindre lecture, afin de ne pas subir d’influences extérieures ou, au contraire, s’immerger dans le monde et<br /> ainsi n’être influencé que par des opinions se contrebalançant pour se donner au moins la sensation de choisir librement ? Par le choix entre les extrêmes ? Pour ma part, je ne le crois pas. Et je<br /> m’en explique.<br /> <br /> Il n’y a pas d’une part, un auteur qui sorte un livre, lequel, surtout s’il est beaucoup lu, trouvera face à lui, une masse de lecteurs qui le suivra ou le condamnera, l’un ou l’autre, sauf<br /> évidemment s’il professe des choses extrêmes. Non, chacun en tirera ce qui l’intéresse, et à des degrés très divers, suivant sa propre personnalité.<br /> <br /> La lecture d’un livre peut donner des idées, ce doit être précisément le cas (et l’objectif) de celui-ci, favoriser ou réfréner certaines tendances personnelles, mais sans pour autant brider la<br /> personnalité, et songer à faire du lecteur un disciple conditionné. Alors, oui au terme de toute lecture, il faut s’interroger, notamment sur les donneurs de recettes miraculeuses, mais ce n’est<br /> pas le cas de Luc Ferry, qui philosophe, lui !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> bonjour Mr B. J'ai acheté aujourd'hui un tout petit livre qui tient dans une toute petite poche.C'est "parole de philosophe"de Luc Ferry. En dessous du titre,une question est notée: "qu'est-ce<br /> qu'une vie bonne???? peut-être qu'après lecture de ce petit recueil j'aurai une idée sur la question mais pas une opinion perso,alors il faut que je m'interroge!!!!<br /> <br /> <br />
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