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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 07:02

            On peut s’interroger sur la nécessité de faire apprendre une deuxième, voire une troisième langue à des élèves – ils sont nombreux - qui ont d’importantes difficultés à assimiler correctement leur propre langue maternelle. Certes, cela peut partir d’une intention parfaitement défendable, la facilité qu’aurait les plus jeunes à ingurgiter les connaissances (sic), mais l’enfer aussi est pavé de bonnes intentions.

 

            Et n’est-ce pas un enfer pour ces jeunes d’ingurgiter quelques notions d’anglais par exemple, en lequel ils ne seront jamais capables de s’exprimer correctement, alors que, dans la même charge de scolarité, quelques heures de « rattrapage » en français leur feraient le plus grand bien ? Aujourd’hui, prétend-on, comment se défendre dans la vie, si on ne connaît pas une au moins une langue étrangère ?

 

            Mais pour ne pas être minable à l’étranger, il faut non seulement connaître des mots, mais parler couramment, mieux, se mettre à penser dans la langue du pays, et comment peut-on imaginer que celui qui baragouine dans sa propre langue excellera dans une autre parce qu’un programme scolaire le lui aura imposé ?  On prétendra que l’anglais est une langue si répandue aujourd’hui (demain, le chinois peut-être et après-demain, pourquoi pas l’arabe ou le russe) qu’elle est LA langue d’échange incontournable, comme l’était d’ailleurs le français jadis.

 

            Mais la langue maternelle d’un peuple entraîne la dominance – intellectuelle toujours et souvent politique - de ce peuple sur ceux qui utilisent cette langue qu’ils ne maîtrisent qu’imparfaitement, à quelques exceptions près évidemment, lesquels prennent l’ascendant sur leurs compatriotes pour se faire les intermédiaires entre le peuple dominant et les dominés. La colonisation à grande échelle du passé est là pour en témoigner, mieux vaut imposer sa langue, et les manières de vivre qui vont avec, que de déployer des bataillons.    

 

            Une langue d’échange pour toujours mieux se comprendre, oui, mais pas la langue des uns qui s’impose aux autres par l’usage répandu qu’on en fait, une langue qui n’appartient à personne, que tout le monde peut parvenir à manier aisément parce que relativement facile à apprendre, pourquoi pas l’espéranto ? Pourquoi ne pas l’inscrire au programme scolaire des langues vivantes, puisqu’on tient à en enseigner au moins une ?

 

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